Madame Marie Laurent
Présidente de l’APE
55 rue de l’Utopie
13007 Marseille

A l’attention du Conseil d’Administration de l’école d’Endoume

29 Avenue David Dellepiane

13007 Marseille

Objet : Instauration des "vendredi frais" à la cantine

Mesdames, Messieurs,

Suite au refus de votre conseil d’administration de changer les directives de fonctionnement de la cantine, je me devais, au nom de l’association des parents d’élèves, de vous éclairer sur le bien-fondé de notre requête. Vous comprendrez, j’en suis sûre, que nos inquiétudes sont légitimes car il en va de la santé de nos enfants. Voilà pourquoi il est primordial que vous reconsidériez la question de la mise en place des « vendredi frais ».

Vous ne pouvez plus ignorer l’impact de la surconsommation de viande et de produits industriels sur notre santé. Entre les résidus d’antibiotiques, d’hormones, d’anti-inflammatoires, d’antiparasitaires, injectés aux animaux pour prévenir les infections ou accélérer leur croissance, et autres conservateurs et colorants que nous retrouvons dans la nourriture que nous consommons, nous nous exposons et exposons nos enfants à toujours plus de risques médicaux et sanitaires. Maladies cardiovasculaires, cancers, obésité et j’en passe. Alors, certes, tout n’est pas prouvé. Mais, honnêtement, êtes-vous prêt à leur faire courir le risque ? Nous savons que vous tenez autant que nous à leur santé et à leur bien-être.

Il ne s’agit pas de bannir la viande et autres produits surgelés. Nous savons que la logistique de la cantine ne vous le permet pas. Nous souhaiterions seulement réduire la consommation de ce type d’alimentation au bénéfice d’aliments frais et locaux. En somme, privilégier la qualité à la quantité. Nous sommes conscients des coûts supplémentaires que peut représenter une telle initiative, c’est pourquoi nous ne vous demandons d’appliquer ce nouveau principe de consommation que sur une journée.
Imaginez-vous également le formidable outil pédagogique que cette action pourrait représenter pour le corps enseignant. En effet, si notre préoccupation principale est la santé de nos enfants, vous serez d’accord avec moi pour dire qu’il est aujourd’hui indispensable de les informer de l’état actuel de la planète et de l’urgence de changer nos comportements pour la préserver. Ces enfants sont nos héritiers. Et quel héritage souhaitons-nous leur laisser ? Je n’ai pas besoin de vous parler des conditions d’élevage de ces pauvres bêtes, de ces images terrifiantes et écœurantes que vous avez certainement vues, comme moi, circuler sur le Net. Je n’ai pas non plus besoin de vous informer de l’utilisation des pesticides et OGM que font les industries agro-alimentaires pour produire les aliments qui s’accumulent sur les rayons de supermarchés. Toutes ces pratiques immondes s’ajoutent aux dégâts que provoque l’élevage d’animaux destinés à notre consommation sur les conditions climatiques, que ce soit au niveau de l’émission de gaz à effet de serre ou de la consommation massive d’eau. Apprenons dès à présent aux enfants à mieux consommer, à prendre soin d’eux et du monde qui les entoure. Certes, c’est à nous, parents, de les éduquer. Mais, comment faire, si les valeurs de respect envers eux-mêmes et envers leur environnement que nous leur inculquons ne sont pas prises en considération au sein de leur établissement, qui constitue leur second lieu de vie après la maison ? Nous ne sommes ni utopistes, ni idéalistes. Nous croyons sincèrement que si nous agissons tous à notre échelle, les choses peuvent changer pour le bien de tous. L’école fait partie de leur vie. Hors de chez eux, c’est un lieu dans lequel ils continuent de se construire, ils apprennent à penser, à faire des choix, à vivre ensemble. Ils ne pourront faire les bons choix pour leur vie future que s’ils n’ont connaissance de toutes les alternatives qui s’offrent à eux. Aidez-nous à leur montrer que le flexitarisme en est une.
Je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de mes cordiales salutations.

Marie Laurent

Présidente de l’APE