La Peste

dimanche 11 décembre 2022
par  Tom Grelet

Critique littéraire de la Peste d’Albert Camus

Révoltant. C’est sans doute l’une des premières notions qui me vient à l’esprit pour qualifier ce chef-d’œuvre littéraire qu’est la Peste. Son auteur, Albert Camus, faisait partie de ces hommes qui ont marqué le siècle dernier de leur plume. Né en 1913, à Mondovi, en Algérie, Albert Camus multiplie les étiquettes. Il était écrivain, dramaturge, essayiste, journaliste et philosophe. Il est notamment connu pour ses idées humanistes fondées sur la prise de conscience de l’absurdité de la condition humaine et ses prises de positions politiques. La Peste est l’un de ses premiers succès populaires de grande ampleur. Autour de ce roman, il avait la volonté d’écrire une œuvre romanesque autour d’une épidémie. Pour ce faire, il prit la peine de se documenter sur l’histoire des épidémies. Il a donc intégré une dimension historique à la réflexion et l’élaboration de son œuvre. Avec la Peste, Camus tend à donner une forme littéraire à la chronique de la peste dans son roman. S’il est vrai que Camus incarna « l’admirable conjonction d’une personne, d’une action et d’une œuvre », pour reprendre les termes d’un autre écrivain français du XXème, Jean-Paul Sartre, aucun écrit ne symbolise mieux cette rencontre que la Peste, roman qui témoigne objectivement de l’accord entre une époque, un auteur et son époque. Il fallait y croire. En effet, Albert Camus, dans de multiples interviews, avait confié ne pas vouloir publier cet écrit qu’il jugeait mauvais. La peste tend à passer d’un statut de manuscrit abandonné à un succès grandiose. Camus doit ce succès, en partie, à la maison d’édition Gallimard qui avait cru en ce projet et avait acheté les écrits manuscrites de l’auteur français. C’est avec la publication de la Peste, en 1947, que Camus, certes auteur et journaliste de quelque notoriété, connaît véritablement la célébrité et la renommée. La peste est ce que l’on appelait pas encore un best-seller et c’est sans nul doute la renommée de ce livre, qui lui a valu, une décennie plus tard, l’obtention du prix Nobel. La peste est une œuvre plus que jamais actuelle. Son œuvre est à replacer dans son contexte historique. En effet, on se trouve dans une période d’entre-deux-guerres. Le livre est quant à lui, sorti après la Seconde Guerre Mondiale. L’Algérie, pendant la guerre, était le siège du commandement des forces alliées. Le gouvernement français s’était également implanté en Afrique du nord. Le pays a acceuilli le général de Gaulle et le gouvernement provisoire français jusqu’à la libération de Paris. Les mentalités sont tournées vers la guerre et tout est mis en œuvre pour participer à ce qu’on appelle « l’effort de guerre ». Albert Camus n’a pas pu rentrer chez lui en Algérie lorsque les Alliés ont débarqué en Afrique du Nord. Il a notamment révélé qu’il voulait « exprimer au moyen de la peste l’étouffement dont nous avons tous souffert. ».

L’œuvre romanesque s’organise autour de cinq parties. Penser que la peste de Camus parlerait que de la peste serait très réducteur pour cette œuvre à la portée idéologique significative. Le temps d’une lecture, je suis plongé dans un univers très réaliste inspiré de l’expérience de l’auteur à Oran. L’intrigue de l’œuvre met en évidence l’émergence et la prolifération d’une épidémie de peste dans la ville d’Oran dans les années 1940. Des rats viennent mourir à la vue de tous. Ils portent le bacille de la peste. L’épidémie se répand dans la ville qu’il faut fermer pour éviter d’autres facteurs de risque. Cette épidémie de peste force les habitants locaux à se confiner et à se replier sur eux-mêmes. La population passe par de vives émotions, narrées par Camus, mais la peste semble alors ne jamais devoir finir et les habitants se résignent. Dans cette tragédie qui touche Oran, on a un personnage, le Docteur Rioux qui doit faire face à ce nouveau fléau. Face à cette catastrophe, les habitants se méfient les uns des autres. Ils restent cloîtrer chez eux. Cependant, le docteur Rieux témoigne de sentiments humanistes très forts. Il vient en aide à la population, tente de comprendre les raisons de la peste. Il est à l’écoute et au service des autres. Sa fonction lui aura permis de mieux comprendre les hommes. Le docteur ne se laisse jamais abuser par les états d’âme de chacun et c’est toujours en sa qualité de technicien physiologiste qu’il décrit le comportement de ses semblables et de lui-même.


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